jeudi 9 avril 2009

MARTYN - GREAT LENGTHS (3024)



Une banlieue, un soir d’hiver, des fumets s’échappent des immeubles environnants, trahissant quelques formes de vie. Sur ce modèle urbain, clairement défini par cette ambiance industrielle et froide, le dubstep a pris ses marques et s’est imposé comme un genre à part entière dans le monde électronique, tendance branchée, au carrefour de la techno, du broken beat et du dub. Beaucoup ont entendu parler de cet artiste appelé Burial, qui s’est démarqué par ce nouveau genre. Mais le dubstep est aussi le terrain de jeu de Martyn, trublion fantomatique arrivé en 2007 avec son label 3024 monté avec un de ses partenaires Erosie.

Deux ans après la première signature de son label voilà enfin le tant attendu Great Lengths, l’album de Martyn. Avant même de poser le cd sur la platine une chose attire notre œil averti : la pochette. En effet le design griffonné sur fond noir nous renvoie à un dessin animé, avec un drôle de petit bonhomme se cachant ou poussant un tas d’immondice, d’où un certain état d’esprit et un réel travail sur l’album, une chose que l’on apprécie d’autant plus que l’artiste nous paraît cool et professionnel.

Le travail de l’artiste est tout bonnement frais. Aux sonorités dubstep on y trouve beaucoup de charme et de vitalité, cette froideur que l’on connaît si bien aux morceaux de ce genre se retrouvent ici très édulcorés et représentent vraiment une flore ponctuées de sons ambiants et entraînants ; difficile de ne pas bouger la tête lors des premières pistes tellement le son nous paraît vivant et efficace.

On retrouve bien sûr le fameux Vancouver qui, tel un mastodonte, nous enivre avec sa ligne de basses lourde, presque comme une marche impériale sonnant le glas d’une défaite ; à contrario, relevant d’une fraîcheur étonnante, Little Things nous renvoie cette image d’une ville en constante évolution, animée par des millions de personnes, une sorte de Tokyo en perpétuel changement, idée d’une évolution en somme. Si ces morceaux paraissent pesants, il n’en est rien de Far Away, un morceau plus léger et plus aérien que ses confrères.

Martyn ne s’est pas contenté de faire des productions démontrant son talent, il y a ajouté une vision très personnelle, comme le montre le morceau These Words avec le chanteur dBridge, une version plus dirty et plus soulful où le vocal se mélange relativement bien avec l’instrumental. Is This Insanity relève également de la nouveauté puisqu’une aura tribale entoure le chanteur The Spac, un morceau futuriste hypnotique aux allures orientales.

Great Lengths est un album qui mérite l’attention de tous tant par le côté urbain que le côté humain. Martyn nous délivre des productions soignées et souligne un travail efficace parmi des sonorités de divers horizons. Empreinte géante marquant le monde dubstep, cette nouvelle arme de séduction massive est une pièce à conviction idéale pour les dubfloor électrisés comme pour les dancefloor agités.

lundi 6 avril 2009

NEWS

Maintenant passé à l'heure d'été, ce changement anodin prend tout son sens alors que la nature se réveille. C'est le temps des festivals, et pas n'importe lequel puisque ce week end se déroulait le très connu festival Timewarp à Mannheim en Allemagne qui célébrait cette année 15 ans de musiques actuelles et autres productions artistiques. Richie Hawtin, Sven Vath, Loco Dice ou encore Laurent Garnier y était bien évidemment présents. Ceci pour dire que désormais chaque passionné guette attentivement les prochains lines-up car en France, encore heureux, nous avons nous aussi des festivals à ne pas manquer. Deux sont à ne pas manquer, les Nuits Sonores à Lyon du 20 au 24 mai et Astropolis à Brest du 6 au 9 août. L'ambiance des festivals est toujours garantie puisque contrairement aux clubs le fait de faire la fête en plein air est toujours un plaisir.
Vous pourrez aussi checker le maxi Draw Your Sword de Burnski sorti chez Pokerflat, le double album (dont un live) de Marek Bois chez Rrygular, ou encore le tout dernier Coast 2 Coast sur NRK mixé par le splendide duo belge Spirit Catcher, histoire de se mettre dans le bain.

jeudi 2 avril 2009

WMC 2009

Organisée du 24 au 28 mars dernier à Miami Beach pour sa vingt-quatrième édition cette année elle a rassemblé pas moins de milliers de protagonistes, que ce soit des professionnels des métiers de la nuit ou des journalistes de presse, le succès conséquent de cet événement incontournable promet encore de belles années au sein du milieu électro avec cette émergence que ce sont les nouvelles technologies. Si les aficionados se déplacent en masse pour assister à ce rassemblement annuel c'est aussi l'occasion pour les gros labels de sortir des compilations exclusives pour promouvoir leurs artistes mais aussi pour gagner plus de notoriété. Defected, OM Records, Get Physical ou encore Toolroom nous font donc plaisir une fois de plus avec la sortie de leur compilation officielle Miami 2009. Alors si vous vous sentiez perdus dans la flore virtuelle des MP3s que l'on peut trouver sur Internet c'est le moment de se remettre à niveau et de découvrir des morceaux qui méritent leur intérêt.

mercredi 1 avril 2009

MILTON JACKSON – CRASH (FREERANGE)




Quoi qu’en disent les puristes, la House connaît des périodes plus ou moins glorieuses. Souvent reprochée d’être trop « plate », sans montée vertigineuse, avec des vocaux scandant des hymnes souvent trop connus, le public semble se délaisser de cette matière qui pourtant est toujours d’actualité mais mute vers des tendances un peu plus généralistes voir carrément commerciales.


Une fois encore il faut se tourner chez nos voisins britanniques pour se rendre compte qu’en fait la House est très appréciée des clubbers et de nombreux labels signent des artistes qui méritent d’attirer notre attention. Parmi toutes ces écuries prestigieuses se dégage néanmoins un étalon redoutable qui fait depuis quelques années déjà beaucoup d’émules sur la planète électro : Freerange Records.
Pour la sortie de son album Crash tant attendu, Milton Jackson a ainsi permis à Freerange de gagner en puissance et surtout en réputation. C’est en 2007 que l’artiste se fait vraiment connaître avec la sortie du très bon maxi Cycles, toujours sur le même label, et se fait aussi playlisté sur la célèbre série de compilations Bargrooves entre autre.

La force de Crash réside dans son côté renouveau, où l’utilisation de synthétiseurs rafraîchit considérablement le trait froid qui se démarque toujours dans la House. Cet aspect flexible, groovy et au goût du jour donne à l’album une conception chaleureuse qui ravive sans protestation nos oreilles gourmandes. On notera également un côté Detroit qui s’immisce dans quelques morceaux, notamment sur Mode 3, ou un côté Kerry Chandler sur Orbit 3. Mais les morceaux Ghost In My Machines, Crash, Cycles ou aussi Got To Hold On, qui nous rappellerait notre cher Agoria avec son morceau Dust, sont tout aussi efficaces et dignes de louanges.

A n’en pas douter Milton nous livre ici un univers techy-housy riche en couleurs qui ne manquera pas de faire de nos club français de petites révolutions en terme de design sonore, tout comme un public averti qui saura reconnaître cette particularité de Freerange Records qui est de faire pousser dans son territoire des artistes incontournables.